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Depuis quelques années, le secteur du recrutement et des ressources humaines est soumis à une grande pression : comment faire pour attirer des candidats et surtout les conserver au sein des entreprises ? Dans ce cadre de tension, le concept de qualité de vie au travail a pris une importance particulière. Mais que signifie la QVT exactement ? Et comment la mesurer pour mieux l’appliquer dans l’entreprise ?
La qualité de vie au travail (QVT) désigne l'ensemble des conditions, des environnements et des aspects liés à la vie professionnelle qui influencent le bien-être physique, psychologique et social des employés au sein d'une organisation.
Cela englobe un large éventail d'éléments qui contribuent à créer un milieu de travail favorable, sain et épanouissant pour les employés. D’après l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), qui est à l’origine de ce concept, la QVT doit combiner « performance et bien-être des salariés », selon plusieurs axes.
- La sécurité au travail ;
- Le confort ergonomique ;
- La luminosité ;
- La propreté ;
- La disposition de l'espace de travail.
Ces notions ont pris une importance particulière au moment des confinements et du télétravail. Veiller à ce que les collaborateurs soient aussi bien installés chez eux qu’au sein de l’entreprise est devenu une gageure pour les managers.
Cet item consiste à permettre aux employés de gérer efficacement leur temps, entre leurs obligations professionnelles et leurs responsabilités personnelles. Là encore, l’effet confinement a pu brouiller les pistes. Il a fallu déterminer des politiques de télétravail, des horaires adaptés mais aussi le droit à la déconnexion pour parvenir à cet équilibre.
Les interactions avec les collègues et les supérieurs hiérarchiques ont un impact significatif sur la qualité de vie au travail. Un environnement de travail positif, sans stress, basé sur la coopération, voire la cocréation, la communication et le respect, favorise le bien-être au des sein des équipes.
L'opportunité d'acquérir de nouvelles compétences et de progresser dans sa carrière améliorent la satisfaction au travail et la motivation des employés. Ces perspectives font bien sûr l’objet d’un suivi grâce à l’entretien annuel. Il est important d’interroger les employés sur des idées de formation dans un domaine spécifique. Ces formations sont, le plus souvent, aussi bénéfiques pour la performance interne des entreprises.
Les collaborateurs ont besoin de se sentir valorisés et reconnus pour leurs contributions. Des mécanismes de reconnaissance tels que les salaires évolutifs, les avantages sociaux et les opportunités d'avancement jouent un rôle crucial. De nombreuses primes sont aussi possibles avec des avantages fiscaux non négligeables pour les deux parties.
Une politique QVT efficace veille à la santé globale des salariés. Pourquoi ne pas proposer des programmes de bien-être et des actions de prévention ? Certaines périodes sont parfois très stressantes pour l’ensemble de l’entreprise : savoir apporter un soutien et reconnaître les difficultés rencontrées permettent de mieux gérer ces moments forts.
Il est nécessaire que toutes les équipes se sentent impliquées dans les prises de décision. Elles doivent pouvoir s'exprimer sur les questions qui les concernent, comme les conditions de travail : elles sont se sentent considérées par leur employeur.
Elles n’ont pas toujours été prises en compte, ni au sérieux. Les cultures organisationnelles qui encouragent l'ouverture, la diversité, l'équité et la responsabilité sociale contribuent, pourtant, à une meilleure qualité de vie au travail.
À l’heure actuelle, il n’existe pas d’instrument officiel pour mesurer une démarche QVT. En revanche, avant de se lancer, il est préférable de demander aux collaborateurs leurs besoins.
Cela permet aux responsables RH de cerner les problématiques pour envisager les actions à mettre en place. Il est possible d’utiliser des outils d’enquête pour bien appréhender les besoins grâce à des indicateurs.
Les indicateurs se déclinent en 6 familles :
• Les indicateurs démographiques : l’âge, le sexe et aussi l’ancienneté du personnel ;
• L’absentéisme : le taux d’absentéisme ainsi que la durée et les motifs des absences ;
• La santé : les troubles de santé et les inaptitudes au travail ;
• La sécurité : les accidents du travail, es agressions ;
• Les conditions de travail : la pénibilité mais aussi l’autonomie pour chaque salarié ;
• Les parcours des collaborateurs : leur accès à la formation, leur mobilité et leur promotion.
Pour faciliter la mesure de la QVT, les indicateurs ont été réunis dans 3 catégories majeures :
• Le turn-over : lorsque les employés sont satisfaits au sein de leur entreprise, ils ne cherchent pas un autre poste. Si le « taux de rotation » est important, cela signifie que les salariés ne sont pas attachés à leur société. La mesure du turn-over est un très bon indicateur pour évaluer la QVT.
• L’Employee Net Promoter Score (eNPS) : au départ, le NPS est utilisé par les organisations pour mesurer la satisfaction clients, avec la question devenue célèbre : « est-ce que vous recommanderiez cette entreprise à un ami ou un collègue ? ». Le eNPS évalue le taux de recommandation des employés auprès de leurs amis ou proches : plus le score s’approche de 10, plus il y fait bon travailler. Cette évaluation, simple à mettre en œuvre, permet de quantifier l’engagement et la loyauté des employés.
• Le taux d’absentéisme : le score peut aussi révéler un malaise interne au sein de l’entreprise, si le nombre de collaborateurs absents est trop important par rapport aux présents.
Une fois que les indicateurs sont déterminés, il est temps de se lancer dans l’évaluation concrète. Les responsables RH peuvent utiliser des outils et des méthodes pour mesurer la performance des actions et l’état de la stratégie de la QVT.
Les résultats s’entendent aussi bien au niveau global avec X % de salariés satisfaits de travailler dans l’entreprise, qu’au niveau individuel. Il est important de recueillir le sentiment de tous pour décider des actions à mener. Ce n’est pas toujours simple de collecter des milliers de réponses dans le cas d’une grande entreprise mais il n’est pas non plus facile d’estimer la sincérité des différents témoignages. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Heureusement, la gestion de ces phases de collecte et d’expertise peut être effectuée par des prestataires spécialisés.
Alors que toutes les entreprises connaissent des difficultés pour recruter de nouveaux collaborateurs, il est indispensable :
• De conserver les meilleurs éléments, grâce à une qualité de vie au travail de bon niveau ;
• D’attirer les candidats, grâce à une politique volontaire de QVT.
Mais ce n’est pas tout : d’autres bénéfices, comme la performance des employés, sont à attendre de la mise en place d’une démarche QVT.
De nombreux sujets sont liés à la mise en place d’une démarche QVT auprès des collaborateurs de l’entreprise.
Tous les ans par Malakoff Médéric publie une étude sur le bien-être des salariés. Voici les résultats de 2019 (1) :
• 73 % des interrogés avouent être satisfaits de leur qualité de vie au travail ;
• 73 % des répondants se veulent rassurés quant à leur situation actuelle ;
• 35 % sont confrontés à des difficultés pour concilier correctement leur vie professionnelle et leur vie privée ;
• 68 % des employés ayant participé à l’enquête sont soumis à de grandes situations de stress au travail impactant leur santé psychologique ;
• 50 % des sondés regrettent le manque de reconnaissance et d’autonomie accordées dans le travail par leur hiérarchie ;
• 29 % affichent leur engagement envers leur entreprise.
En 2023, 65 % des collaborateurs s’estiment en bonne forme : c’est le score le plus bas depuis que l’étude a été lancée en 2011. Quant à l’équilibre mental, il est estimé bon par 61 % des personnes interrogés (2).
C’est un point de vigilance à prendre en compte, qui influe en particulier sur :
• Les difficultés à mener des taches à bien au travail ;
• Les problèmes relationnels au travail ;
• Les évolutions professionnelles, grâce à la mise en œuvre de formation par exemple.
Le management à l’intérieur de l’entreprise est particulièrement important et, comme le rapportent les auteurs de cette étude, le marketing social doit être renforcé. En effet, des actions existent pour améliorer la qualité au travail mais les salariés n’en ont pas connaissance.
Un collaborateur qui se sent bien dans l’entreprise est un professionnel qui va être plus performant. Une étude menée en 2021 montre que l’amélioration des conditions de travail permet de développer un environnement stable, facteur d’équilibre pour le salarié. Il serait 30 % plus productif mais aussi 55 % plus créatif et deux fois moins absent.
C’est ainsi que l’on a pu établir la corrélation entre : entreprises avec de bons résultats économiques et conditions de travail de qualité.
Si la démarche est le résultat d’un travail collaboratif constant, les salariés impliqués s’inscrivent dans un temps long : c’est un atout pour l’entreprise qui peut compter sur des équipes motivées, unies et stables.
Pour bénéficier de résultats probants, les actions sur l’organisation du travail et l’amélioration des pratiques sont à mener de manière continue par les responsables du management RH et l’employeur.
Une fois que les indicateurs et les mesures ont révélé les forces et faiblesses, il est nécessaire de mettre en place une stratégie pour améliorer la stratégie de la qualité de vie au travail. Voici quelques pistes de réflexion pour établir un bon plan d’attaque avec des objectifs réalisables.
Une démarche QVT ne peut fonctionner sans l’implication des principaux acteurs : les salariés. Il est indispensable que chaque collaborateur trouve sa place dans la mise en œuvre de ce nouveau plan d’actions pour le défendre et y adhérer. Finies les réunions entre managers et dirigeants, il faut laisser la place à une nouvelle équipe et travailler ensemble. Et défendre une idée, même si elle ne vient pas d’en haut !
Certains cadres pourraient avoir du mal à adhérer à cette démarche et à développer des pratiques venant des salariés. Et pourtant, c’est la clé de la réussite. Ouvrir les écoutilles (et les chakras), regarder le fonctionnement de l’entreprise avec un œil neuf, sont sources d’amélioration avec une prise de risques limitée.
La gestion d’une telle démarche s’envisage sur un temps long : il ne s’agit pas d’une action ponctuelle, le temps de la “Semaine de la QVT”. Certains changements demandent un délai important avant que l’on puisse en mesurer les bénéfices. Cette temporalité n’empêche pas de définir des objectifs précis et quantifiables.
À savoir : La Semaine de la QVTCT (Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail) est un événement organisé, depuis 20 ans, par l’Anact dans toute la France autour d’un thème particulier. En 2023, il s’agissait de “Ecologique, numérique et sociétale...Transitions et travail, on en parle ?".
La valorisation du travail de chaque équipe et de chaque collaborateur
Cela peut sembler anecdotique et pourtant c’est un des éléments qui structure la démarche. En effet, lorsque le salarié est remercié, gratifié par ses collègues ou - encore mieux - par son employeur, il se sent reconnu. Il faut oublier cette mauvaise habitude de relever surtout ce qui ne fonctionne pas : le management est à la bienveillance et non au stress !
Le droit à l’erreur
Adopté au plus haut niveau de l’État, le droit à l’erreur est reconnu. Au sein d’une équipe ou de manière individuelle, un professionnel, même aguerri, peut se tromper. Surtout s’il met en pratique de nouvelles idées : l’encourager à se tromper permet d’aller plus loin dans la recherche et le développement de process innovants, par exemple. Les échecs et les prises de risques font partie intégrante de ce droit à l’erreur.
La flexibilité comme maître mot
Elle peut faire peur et pourtant la flexibilité ouvre de nouvelles perspectives. La pandémie récente a montré que l’on pouvait rapidement s’adapter à une situation inédite en créant des nouvelles façons de travailler. Les enjeux liés à ces récentes formes de travail sont devenus incontournables. Se priver de ces innovations ne paraît plus envisageable.
L’esprit d’équipe : engagement et cohésion
Travail en équipe et esprit d’équipe sont deux notions différentes. La première fait appel à l’organisation du travail alors que la seconde participe à l’adhésion des salariés à leur entreprise. Pour renforcer cet esprit d’équipe, des moments de cohésion sont à imaginer lors d’un repas ou d’une animation. Favoriser l’entraide et une meilleure communication en interne permettent de créer un meilleur environnement de travail.
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