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Les plantes ont pris le pouvoir dans les espaces de travail ! Elles sont partout dans les entreprises, avec des usages qui vont bien au-delà de la simple esthétique : les espaces verts au bureau peuvent améliorer la qualité de vie au travail et la participation des équipes. Quelles plantes faut-il privilégier et pour quels usages ? Comment avoir la main verte au boulot ?
Quand il s’agit d’avoir la main verte au bureau, les arguments ne manquent pas. Cet aménagement est d’abord un bon moyen de créer un environnement plus sain pour les salariés, et par là-même de réduire leurs absences ou leur envie de changer d’air. Mais aussi de stimuler la créativité et l’esprit d’équipe ! On vous explique.
Les études citées sur ce sujet sont unanimes : un plus grand nombre de plantes favorise la diminution des arrêts de travail. Déjà dans les années 90, des chercheurs (1) avaient prouvé que même la « vue » de la nature à travers la fenêtre d’un bureau diminuait le nombre d’arrêts maladie. Si les bureaux se situaient dans un lieu urbain, avec une tour juste en face, les problèmes de santé des employés étaient plus nombreux. D’autres scientifiques membres de l’Association des Psychologues Américains ont démontré que la présence d’arbres derrière les vitres des entreprises réduisait l’envie de changer de poste. Le végétal aiderait donc à lutter contre le turn-over des salariés.
Sur un plateau ou dans un open space, les espaces verts permettent de délimiter le « territoire » de chaque salarié. Mais il faut aussi y voir une bonne façon d’organiser un projet participatif, où chacun trouve sa place aisément. Pour cette équipe d’apprentis jardiniers qui se crée tout naturellement, à charge d’entretenir ces plantes vertes, de les faire grandir et même de les partager sous forme de boutures. Une belle analogie d’un projet réussi.
C’est aussi un moyen de créer du lien avec ce bout de nature dont tout le monde est responsable. Enfin, les temps d’arrosage et de nettoyage du feuillage sont aussi des très bons moments de partage.
Avec la prise en compte de plus en plus importante de la QVT (qualité de vie au travail), les conditions de travail dans les bureaux sont au cœur des préoccupations des aménageurs et designers. Le mobilier professionnel a fait d'importants progrès ces dernières années grâce à la conception des postes de travail (chaises réglables, bureaux en position debout, etc.) toujours plus ergonomiques. C’est aujourd’hui le design du lieu qui est au cœur des préoccupations. Dans cette démarche, les espaces verts se font plus nombreux dans les bureaux. Et ce n’est pas simplement pour l’esthétique que l’effort est réalisé. Selon l’Observatoire de la prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal (Québec) (2) des études scientifiques montrent que les plantes d’intérieur permettent de :
- réduire le stress psychologique et physiologique ;
- augmenter l’attention et la concentration ;
- augmenter la créativité et la productivité.
Des résultats à compléter avec ceux d’une étude de la société CBRE (conseil immobilier) en Hollande. Les participants à cette enquête (184 personnes) ont affirmé à 75 % (3) que la présence de plantes vertes au bureau les rendait plus heureux et énergiques. La présence d’espaces de verdure sur un plateau permet de casser la dureté d’un environnement de travail (ordinateurs, écrans, poste de phoning).
Plusieurs études ont été conduites sur ce sujet. La plus importante date de 2008, et a été réalisée par des chercheurs norvégiens auprès de pratiquement 400 employés (4). Cette enquête toute scientifique n’a pas permis de mesurer la corrélation entre la diminution du stress et la présence végétale. Mais dans un environnement plus sain, difficile de nier le fait que les plantes favorisent une ambiance plus relaxante !
Les plantes présentent plusieurs atouts avec un impact non négligeable.
Les végétaux ont la capacité unique de produire de l’oxygène à partir du CO2, le dioxyde de carbone. Quand il y a de nombreuses plantes dans un espace, l’air est plus pur. Il faut toutefois que les feuilles de la plante bénéficient de la lumière du soleil et d’eau pour qu'un phénomène de photosynthèse se produise et que le CO2 soit transformé en oxygène.
Une nouvelle fois, ce sont les Norvégiens de l’entreprise Fjeld (2000) qui ont étudié ce phénomène. Ils ont mesuré la diminution du nombre de symptômes irritants ou d’allergies dans les espaces de travail où des plantes vertes avaient été installées. Des réductions de l’ordre de 40 % pour la toux, plus de 20 % pour les irritations du visage ou des mains ont été relevées par exemple (5). L’explication de ce phénomène est sans doute la limitation par les feuilles de la présence d’allergènes ou de poussières dans l’air du bureau.
L’humidification de l’air par l’évaporation de l’eau d’arrosage est aussi une donnée à prendre en compte. Notamment dans des lieux chauffés ou au contraire avec une climatisation, le taux d’humidité dans l’air peut être très faible. L’eau des plantes permet de réduire cet effet de sécheresse.
Cette approche d’aménagement de bureaux porte un nom : la biophilie. Cette pratique repose sur deux principes.
- L’achat de plantes vertes pour permettre aux personnes présentes de bénéficier de l’ensemble des éléments naturels du végétal : la plante elle-même, l’eau, la terre et les effets sur la qualité de l’air.
- L’application de principes trouvés dans la nature pour le design d’un espace : orientation lumineuse, flux de circulation (fourmilière), isolation.
La biophilie peut être intégrée dans la réflexion d’architectes et d’aménageurs d’espaces de travail. Ils auront à leur disposition un certain nombre d’outils pour faire « entrer » la nature dans un immeuble de bureaux.
Le mur végétal intérieur
Il est de plus en plus souvent utilisé dans les halls d’accueil. Il donne aux visiteurs une impression d’entrer immédiatement dans un lieu apaisé par rapport à la rue. Ces édifices sont très techniques et l’entretien peut être compliqué. Une solution plus simple existe : végétaliser uniquement le nom de l’entreprise. La surface est moins grande mais la « green touch » du design est quand même présente.
Les choix sont multiples selon les besoins de l’espace de travail. Cela va du simple pot, avec une plante unique, au support de plusieurs plantes pour séparer un lieu d’un autre et casser le volume d’un open space. Ce sont parfois des cloisons végétalisées. Les styles sont vraiment variés, ce qui permet de donner une signature au design « vert » de son bureau : bois, béton, plastique et même des pots suspendus. Une conception durable est évidemment fortement recommandée.
Placé au centre de l’espace de vie et de travail, le patio ou jardin d’entreprise nourrit les collaborateurs de ses bienfaits. Il valorise un espace urbain à moindre coût, ainsi qu’un outil de repos et de bien-être dans l’entreprise.
Comme leur rôle est d’apporter de la lumière dans un grand espace, ils sont tout à fait adaptés pour accueillir des plantes vertes. Selon leur taille, ils sont organisés en jardin avec une possibilité d’y installer un lieu de repos ou bien en serre entièrement dédiée aux végétaux.
Ces solutions extérieures de plus grande envergure, représentent un vrai plus pour les collaborateurs mais aussi pour l’entreprise. Plus attractive, l’entreprise séduit de nouveaux talents, de nouveaux partenaires et de nouveaux clients autour d’une valeur commune : le bien-être au travail. C’est notamment ce que propose le site de Val Bienvenüe, à Fontenay sous-Bois, géré par Urban Station, avec la mise en place d’atelier d’Agriculture urbaine animé par Culture en ville.
Les toits-terrasses peuvent également permettre le développement des projets d’agriculture urbaine, de jardin partagé, etc. A l’instar de la Maison de la RATP, à Paris, qui a végétalisé espaces de son toit terrasse dédiés à l’agriculture urbaine. Les plantes, légumes et fruits sont récoltés par des employés bénévoles de la RATP.
De la terrasse aménagée et végétalisée aux potagers, les solutions sont variées et les entreprises en choisiront une selon leur budget et la taille de l’espace dont elles disposent.
Dans les halls ou les très grandes surfaces, la présence de nombreux poteaux peut rendre la circulation difficile. D’un point de vue esthétique et de capacité d’occupation du lieu, c’est aussi souvent compliqué. L’apport de bacs (murets en béton) avec des plantes vertes autour de la base des poteaux peut modifier cet aspect. Des plantes longilignes et couvrantes transformeront l’impression de froideur donnée par le béton.
Le cahier des charges pour la conception d’un lieu de travail vert qui peut aussi accueillir du public impose quelques éléments incontournables.
Résistance et rusticité
Autrement dit, il faut éviter les plantes fragiles. Dans cet environnement, elles sont frôlées, même touchées par inadvertance régulièrement. Des feuilles ou des rejets peuvent souffrir à chaque passage. Sans parler de personnes peu respectueuses de la nature qui arracheraient des feuilles ou des pétales de fleurs.
Une faible sensibilité aux courants d’air
Dans un lieu de vie avec de nombreux va-et-vient, voire une climatisation, il ne faut pas être sensible aux courants d’air. De nombreuses plantes d’intérieur, détestent se retrouver devant ou proches d’un flux d’aération.
Un entretien limité
Sauf en cas de demande très spécifique d’un ou plusieurs collaborateurs, il est préférable d’éviter des plantes qui demandent une forte attention, une prise en charge de tous les instants. Les bonzaïs par exemple sont difficiles à entretenir comme il le faudrait dans un espace public et partagé. Moins la plante demandera de soins (eau, changement de terre, apport en nutriment), mieux elle se portera dans un bureau.
C’est le plus difficile à maîtriser dans la végétalisation dans des locaux professionnels. La place la plus intuitive pour une plante d’intérieur serait en pleine lumière, derrière un panneau de verre ou une baie vitrée. Mais il faut se méfier de l’effet de serre qui va augmenter considérablement la chaleur aux abords de la vitre. En cas de soleil direct sur une vitre, les feuilles peuvent brûler ou se dessécher très vite. Il faut trouver un bon compromis « lumière/chaleur ».
Une proposition qui peut vraiment plaire dans les espaces de bureaux parisiens, d’Île-de-France ou de grandes villes en région. La démarche peut être forte pour une équipe de produire, en circuit court, ses propres légumes. Certains légumes ou plantes aromatiques sont assez simples à cultiver :
- Les tomates, les courgettes, les haricots ;
- La ciboulette, le basilic ou le thym.
Les résultats sont visibles et donc satisfaisants pour le personnel concerné par cette culture maraîchère. Une manière de créer du lien dans un bureau, en phase avec la Nature. Pour cela, il faut un bac, de la terre, de la lumière, de la chaleur et de l’eau. Un plaisir simple au bureau !
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